Dans la situation de blocage où nous nous trouvons, je suis étonné par le nombre limité de modèles politiques convoqués dans le débat. On cite beaucoup l’Allemagne pour la coalition, l’Italie pour le gouvernement technique, etc. Étrangement personne ne convoque la Suisse. 1/
Coalition impossible, gouvernement technique improbable, ne resterait que la « formule magique » suisse adaptée à la France avec un gouvernement sans compromission, sans alliance des contraires, avec un pur rôle exécutif et une responsabilité totale devant l’AN ? 3/
Cela nécessiterait sans doute d’accepter que chaque formation dans le FR désigne une personnalité qualifiée (8 ministres donc) pour occuper un poste élargi, en imaginant « neutraliser » les 2 ministères régaliens (MinArm MinInt) confiés à des personnalités transpartisanes. 4/
Cela nécessiterait sans doute pour chaque chef de parti d’accepter que son rôle est sur les bancs parlementaires et non comme ministre ou PM. On en reviendrait d’ailleurs à l’exclusion formelle prévue en 1791 : l’exécutif ne peut pas être constitué de représentants du peuple. 5/
Un tel système renverserait la pratique de la Ve d’un gouvernement omnipotent. Deux avantages surtout : chaque texte ne serait plus l’initiative du gouvernement (rendu à sa seule fonction exécutive) mais de l’assemblée. Et ça peut tout changer. 6/
Quand le vote texte par texte est celui de la discussion parlementaire et non un quitus au gouvernement, on en revient à l’esprit de 1789. Individuellement, un représentant ne détient pas la souveraineté (puisqu’elle est indivisible), c’est collectivement qu’ils l’expriment. 7/
Vos propositions sont magnifiques mais à mon avis impossibles à mettre en œuvre en France. La Suisse est le pays le plus raisonnable du monde et c’est pour ça qu’il fonctionne si bien. Ici c’est le pays des gaulois qui s’étripent pour un clocher
